|
|
|
|
|
Les Monts
06/03/2005 17:40
Loin des clichés d’un plat pays, l’Aisne offre un relief des plus variés, jamais abrupt, toujours doux au regard, et parfois franchement surprenant. Le plus étonnant est la butte-témoin de Laon, cette étrange acropole qui domine de 90 mètres le pays laonnois. Laon a pourtant une sœur jumelle en géologie : la butte Montmartre ! Les hommes, eux, ont su rapidement s’accommoder de ce relief naturel pour en tirer tous les avantages défensifs. Aujourd’hui, entre ville haute et ville basse, le promeneur peut choisir le sentier des écoliers et emprunter les fameuses « grimpettes », sur lesquelles chaque Laonnois pourrait vous conter bien des aventures.
A quelques lieues de là, s’étend l’agréable région des Monts du Laonnois. Ces monts n’ont-ils pas été, très rapidement, le lieu de villégiature préféré des riches Axonais ? Dans ce chapelet de villages, la vigne s’est longtemps épanouie sur l’échine ensoleillée des collines, assurant la prospérité à toute la région. Au XIXe siècle, les ceps ont disparu avec le phylloxera, mais il reste, dans les villages des Monts, une trace de cette civilisation de la vigne : les vendangeoirs. Ce sont de vastes maisons bourgeoises qui abritaient à l’entresol les celliers de vinification, et à l’étage, d’agréables pièces à vivre ouvertes sur des jardins. Les Frères Le Nain avaient le leur, à Bourguignon. L’idéal, lorsqu’on a le mollet vigoureux, est de s’élancer à bicyclette à la découverte de ces monts et de leurs curieux vendangeoirs. On peut aussi flâner à pied dans les ruelles de ces plaisants villages et humer l’odeur du temps qui passe au pied des monts.
| |
|
|
|
|
|
|
|
Les Vallées
06/03/2005 17:45
L’Aisne est un pays de rivières : des torrents à truites de Thiérache aux paisibles rus du Vermandois, de l’Ourcq à la Vesles, des sources de la Somme à celles de l’Escaut, l’eau fait partie des paysages. Le département est d’ailleurs traversé par trois grandes rivières qui ont creusée chacune des vallées bien différentes : l’Oise, l’Aisne et la Marne. Au nord, l’Oise baigne la Thiérache dans un paysage de bocage et de collines particulièrement bucolique. Très proche de sa source belge, l’Oise est d’abord un torrent d’eau vive, lorsqu’elle traverse le massif forestier de Saint-Michel. Elle s’apaise ensuite et étend paresseusement ses méandres à travers le bocage. Après Guise, la rivière oblique plein sud et traverse la plaine tranquillement, jusqu’au pays chaunois.
|
L’Aisne, qui donne son nom au département, a un parcours plus rectiligne. Sa vallée, de Vic-sur-Aisne à Neufchâtel, est avant tout un haut lieu de découvertes archéologiques. Ses rives sont habitées depuis des temps très anciens, probablement car sa vallée est particulièrement fertile. D’agréables cités s’y sont développées, à commencer par Soissons, capitale des Mérovingiens. La Marne, elle, a modelé la partie la plus méridionale du département. C’est le pays du champagne : les ceps de vignes s’étendent sur les coteaux ensoleillés, aux portes de Château-Thierry. On compte près de cinq cents producteurs, répartis dans les trente-six villages retenus dans l’Appellation d’origine contrôlée. Une très agréable route touristique suit cette vallée, qui se pare à l’automne des couleurs exceptionnelles. |
| |
|
La vallée de la Brune | |
| |
|
|
|
|
|
|
|
Les Plaines
06/03/2005 17:46
Richesse des lumières ; contraste des couleurs ; pluriel des eaux. La plaine du Vermandois, autour de Saint-Quentin, est bien plus qu’un prolifique grenier, bien plus qu’une terre de grandes cultures betteravière, légumière et céréalière. C’est vrai, tout ou presque y pousse en abondance, dans ces vastes parcelles, patchwork gourmand et sans fin qui se pare, selon la saison, d’or, de pourpre ou de brun. Les cieux du Vermandois, eux, ont cette beauté lourde et lumineuse qui continue à inspirer les peintres, comme jadis ils émerveillèrent Matisse ou Quentin de la Tour. Entre la plaine et les cieux, les hommes ont tissé d’étranges liens. Oú que l’on soit, la flèche de la basilique gothique de Saint-Quentin se détache très nettement à l’horizon. Parfois, ce sont les curieux clochers de béton art-déco, dentelés comme de la fine ouvrage, qui semblent vouloir embrasser le ciel.
Mais la plaine a ses secrets. De nombreux chemins de traverse mènent à des bosquets, à des taillis, qui cachent eux-mêmes parfois les rives d’un minuscule ru. Comment imaginer qu’à quelques minutes à peine des grands axes, du côté de Trefcon, vous attend le cadre du Val d’Omignon. Plus au nord, qui soupçonne la présence, dans un taillis, des discrètes sources de l’Escaut. L’œil repèrera plus aisément les canaux qui délimitent et traversent le Vermandois. L’Aisne est le second département de France pour l’importance de ses voies d’eau. Autour de Saint-Quentin, grande ville marchande, les canaux ont tout connu, depuis l’épopée des mariniers jusqu’au développement, aujourd’hui, du tourisme fluvial. Les plaisanciers sont toujours étonnés de découvrir l’étonnant souterrain de Riqueval, que les pénichettes ne passent que hâlées à un toueur, un remorqueur électrique. La plaine, ici, est une véritable terre d’expériences.
| |
|
|
|
|
|
|
|
Les Forêts
06/03/2005 17:50
Les forêts offrent à l’Aisne un immense bol d’oxygène. Elles recouvrent près de 20 % du département. Futaies royales de Retz, massif mystique de Saint-Gobain ou profonde et riche forêt de Saint-Michel, toutes ont leurs particularismes, toutes ont leurs charmes. Dans le sud-ouest, les 13 000 hectares de la forêt de Retz gardent intact le souvenir d’Alexandre Dumas, qui aimait à les parcourir de part en part.
Pendant des siècles, ce massif giboyeux a servi de terrain de chasse et de jeu à la noblesse de France. François 1er n’avait-il pas choisi Villers-Cotterêts comme lieu de villégiature ? Aujourd’hui, ce sont les familles et les promeneurs, à pied ou à cheval, qui profitent des quelques 560 kilomètres de chemins qui quadrillent la forêt.
Sous les vénérables chênes de Saint-Gobain, souffle encore l’esprit de ce moine irlandais qui s’y arrête au tout début du VIIe siècle. Intrigué par de curieux mégalithes, il y installe son ermitage. Ce massif vallonné et mystérieux a toujours attiré les mystiques. C’est dans la partie la moins accessible de la forêt qu’au XIIe siècle, Saint-Norbert, un noble allemand, se retire et fonde l’ordre des Prémontrés. Aujourd’hui encore, on découvre soudain, dans une clairière, un monastère, une chapelle, ou les vestiges d’une abbaye. Chênes, merisiers, érables, hêtres… Tout au nord, la forêt de Saint-Michel est un trésor pour l’exploitation forestière. L’ONF l’affirme : c’est l’une des forêts les plus riches de France, avec ces essences multiples. C’est aussi un massif traversé par les rivières, parsemé d’étangs, oú les amateurs de sport-nature ont établi leurs bases et ou vous croiserez peut-être des ornithologues amateurs, à la recherche des oiseaux rares que l’on trouve ici en abondance.
| |
|
|
|
|
|
|
|
Les Paysages urbains
06/03/2005 17:53
L’Aisne est le quatrième département de France pour le nombre de ses monuments historiques classés. C’est dire l’intérêt architectural de ses villes, hauts lieux des dynasties mérovingienne et carolingienne, sièges de puissants évêchés ou riches cités marchandes. Aujourd’hui encore, dans la pierre des grandes cathédrales et des fières forteresses, de Laon à Soissons, de Château-Thierry à Saint-Quentin, se lit une histoire millénaire, riche de mille prouesses et anecdotes. Les villes de l’Aisne sont avant tout des conservatoires exceptionnels de l’art gothique. De l’hôtel de ville de Saint-Quentin à l’incomparable cathédrale de Laon, les bâtisseurs du Moyen-âge ont laissé une marque incontestablement très inspirée.
Pour ériger tous ces monuments, ils disposaient d’un matériau que l’on trouve ici en abondance : une pierre blanche de qualité, extraite pendant des siècles dans la région du Chemin des Dames. Mais les cités médiévales de l’Aisne ont eu à subir une autre histoire. La Première guerre mondiale les a ravagées. Lors de l’armistice, Saint-Quentin, Soissons ou Chauny sont exsangues. Il faut reconstruire. A l’époque, la mode est à l’art déco. On reconstruit en béton, mais avec goût. Les façades s’ornent d’oriels, les frontons se parent de frises ornementales stylisées. Quatre-vingts ans plus tard, on s’en réjouit ! Saint-Quentin, par exemple, offre un cocktail exceptionnel d’art gothique et d’art déco. Mais on admire également de belles réalisations de ce style 1925 à Chauny ou Soissons. Un patrimoine que les offices de tourisme aident aujourd’hui à redécouvrir. |
|
La façade art déco de l'Ecole Nationale de Musique de Saint-Quentin | |
| |
|
|
|
|